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Audi et le sport automobile (Partie ½)

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<strong>Audi et le sport automobile (Partie ½)</strong>
Julien Peres

Alors que l’annonce de l’association d’Audi avec Sauber, dès 2026, a été officialisée la semaine dernière, nous vous proposons de nous pencher sur l’histoire de la mythique marque d’Ingolstadt et de ses succès en sport automobile.

Audi est créée en 1909 par August Horch, un des pionniers de l’automobile. Il fût successivement forgeron, ingénieur naval, motoriste de Carl Benz et fondateur d’une première marque qui porte son nom. Audi, dont les premiers modèles, la type A et la type B, participent déjà aux premières courses sur route du début du XXème siècle. Elle se fait d’abord connaître pour être la première marque Allemande à positionner le volant et la direction à gauche sur la type K. Alors positionné au centre, cette modification améliorera la visibilité et la sécurité du conducteur. Horch quitte l’entreprise en 1920 pour occuper un poste au ministère des transports de son pays.

L’avant guerre

En 1932, Audi fusionne avec 3 autres constructeurs Allemands : Horch, DKW et Wanderer qui deviennent Auto Union. C’est la naissance du fameux sigle aux 4 anneaux. La marque nouvellement créée va bientôt devenir, avec Mercedes, l’un des outils de propagande du régime nazi pour montrer l’étendue des compétences de ses ingénieurs et techniciens.

En effet, le sport automobile jouit alors d’un certain prestige en Europe et les constructeurs français (Bugatti) et italiens (Alfa Romeo et Maserati) dominent. Une collaboration est mise en place entre le bureau d’études d’Auto Union et Ferdinand Porsche, fondateur de la marque éponyme. Il en accouche l’Auto Union type A, une propulsion révolutionnaire pour l’époque avec son moteur V16 (!) de 4,3L en position centrale arrière et ses suspensions indépendantes à l’avant. A son volant, Hans Stuck, un ancien de Mercedes et proche d’Hitler remporte 3 Grand Prix, 4 courses de côte et le titre Européen de la spécialité en 1934. La type A sera déclinée en type B pour la saison 1935 : le moteur passe à 5L et le taux de compression du compresseur augmente, Hans Stuck remporte le Grand Prix d’Italie et un second titre européen de courses de côte. Les aérodynamiciens d’Auto Union déclinent par ailleurs la type B en une version profilée, à cockpit fermé, destinée à battre les records de vitesse : Stuck atteint 320km/h sur une autoroute italienne à son volant.

Mais les équipes techniques d’Auto Union continuent à repousser les limites. La cylindrée est augmentée à 6L, le taux de compression augmente de nouveau, amenant le moteur à plus de 600 chevaux, une puissance considérable encore de nos jours. L’Auto Union type C domine la saison 1936. A son volant, Bernd Rosemeyer s’adjuge 3 Grand Prix, le titre de champion d’Europe des circuits ainsi que celui des courses de côte. Hans Stuck et Achille Varzi multiplient eux-aussi les podiums. Le clou de la saison est le Grand Prix de Suisse, disputé à Bremgarten où Auto Union réalise un triplé historique.

Bernd Rosemeyer au volant de la type C au Nürburgring en 1936

Les saisons 1937, 1938 et 1939 sont plus difficiles, malgré l’arrivée de Tazio Nuvolari, légende du sport automobile d’avant-guerre, en provenance d’Alfa Romeo. L’avance technologique de la type C a été rattrapée par la concurrence. Dès 1938, la cylindrée maximale en compétition est limitée à 3L. De ce changement de règlement est élaborée la type D, une évolution de la type C. Malgré quelques victoires, ce modèle n’arrivera pas au niveau de son prédécesseur sur la saison 1936, Hermann Paul Müller décrochant quand même, in extremis, le titre Européen des circuits en 1939. Enfin, Bernd Rosemeyer se tue au volant d’une type C profilée lors d’une tentative de record de vitesse sur l’autobahn 5, qui relie Francfort à Darmstadt le 28 janvier 1938.

La seconde guerre mondiale vient mettre fin à cette aventure sportive et technologique. Après-guerre, Auto Union déménage de Chemnitz, occupée par les soviétiques, à Ingolstadt, à l’ouest. Volkswagen rachète la marque en 1964 et ressuscite le nom Audi. Un département compétition, Audi Sport, est créé en 1978 : il travaille alors discrètement sur un modèle à 4 roues motrices révolutionnaire dans l’optique de participer au Championnat du monde des rallyes : l’Audi Quattro. Le rallye est alors dominé par des voitures à 2 roues motrices.

Le rallye

Les débuts sont tonitruants. Pour sa première apparition en Championnat du monde au rallye Monte-Carlo 1981, Hannu Mikkola remporte les 8 premières spéciales avant d’abandonner sur une défaillance mécanique. La concurrence comprend qu’il ne faudra pas longtemps pour qu’Audi domine la discipline, et que les 4 roues motrices vont devenir la norme. Cette première saison est tronquée par des Quattro encore trop peu fiables. Néanmoins, Hannu Mikkola remporte le rallye de Suède et le RAC en Grande-Bretagne, quand sa coéquipière Michèle Mouton, copilotée par Fabrizia Pons, devient la première femme à s’imposer à ce niveau lors du rallye de San Remo.

La saison 1982 confirme les progrès d’Audi. Stig Blomqvist rejoint le duo de l’année précédente et remporte d’emblée le rallye de Suède. Il renouvellera cette performance à San Remo. Hannu Mikkola remporte également 2 victoires et Michèle Mouton 3. En lice pour le titre mondial, cette dernière, et l’ensemble de l’équipe Audi, vivent malheureusement un rallye de Côte d’Ivoire catastrophique, qui se solde par un double abandon et permet à Walter Röhrl de remporter le titre au volant de son Opel. Audi se console en remportant le championnat constructeur.

Stig Blomqvist au volant de la Quattro au San Remo en 1983

Hannu Mikkola décrochera finalement le Graal en 1983, remportant 4 victoires ainsi que 3 deuxièmes places, dominant Röhrl, qui a rejoint Lancia entre temps. Stig Blomqvist remporte quant à lui le championnat 1984, à égalité de points avec Mikkola, pendant qu’Audi décroche une seconde couronne chez les constructeurs. Le changement de réglementation et le passage au Groupe A dès 1987 aura raison de la domination et des ambitions d’Audi au plus haut niveau des rallyes.

Mais l’Audi Quattro a également écrit l’histoire du sport automobile tout-terrain de l’autre côté de l’Atlantique. Dès 1982, des Quattro sont alignées par des pilotes privés dans la prestigieuse course de côte de Pikes Peak. Michèle Mouton remporte l’épreuve en 1985 sur une Audi officielle. Bobby Unser, star des circuits américains, et Walter Röhrl renouvelleront l’exploit les 2 années suivantes, le tout en améliorant à chaque tentative le record de l’épreuve.

Michèle Mouton au volant de la Quattro en 1982

N’ayant plus rien à prouver en tout-terrain, des déclinaisons des Quattro participent dès 1988 à divers championnats de supertourisme en Europe et au Etats-Unis. Les pilotes maison, Hans-Joachim Stuck, le fils du champion Auto Union des années 30, Walter Röhrl, brillamment reconverti en pistard, Frank Biela, Emanuele Pirro et Rinaldo « Dindo » Capello multiplient les titres dans les championnats les plus prestigieux sous l’égide du charismatique Docteur Wolfgang Ullrich, directeur d’Audi Sport.

Ayant imposé la Quattro sur tous les terrains pendant 15 ans, les membres d’Audi Sport se préparent alors pour un ambitieux défi sportif et technologique : consacrer la marque aux 4 anneaux comme une référence des courses d’endurance…

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