Bilan du Grand Prix de Las Vegas

Islem Sifaoui

20 novembre 2023247 vuesActualisé le 10 avril 20241 commentaire

C’était selon les médias le Grand Prix le plus attendu de l’année, c’était surtout la seule nouveauté de cette saison 2023. Le Grand Prix de Las Vegas a eu lieu ce week-end, avec des hauts et des bas. Voici notre bilan de cet événement unique.

Le show autour du GP

Soyons clairs, on aurait tous aimé être à Las Vegas pour assister à cet événement, pour cela, il aurait fallu débourser environ 1 500 $ pour le pack 3 jours sans compter l’hôtel et le transport. Mais pour les téléspectateurs fans de F1 sur leur canapé, l’intérêt pour les paillettes et les stars est probablement limité. Peut-être que cela peut attirer une autre catégorie de téléspectateurs, mais pour nous les fans, cela n’a pas beaucoup d’intérêt. Même chose pour les pilotes à l’image d’un Max Verstappen qui a déclaré qu’il y aura 1 % de sport et 99 % de show à Vegas. Dommage…

Un mot sur la fameuse sphère, un bijou technologique unique au monde, très impressionnant et qui restera le symbole de ce Grand Prix à l’avenir. Plutôt une réussite.

Le circuit

Les commentaires sur ce circuit urbain de 6,201 km étaient, depuis des mois, très négatifs. On nous parlait de lignes droites et de virages à 90°. Effectivement, on n’est pas loin de ça, mais cela reste quelque chose d’assez classique pour un circuit urbain, et puis rappelez-vous qu’à Indianapolis, l’une des plus belles courses du monde (la plus belle ?) a lieu sur une piste ovale. Au final, ce Grand Prix a été de bonne facture confirmant que la forme du circuit n’est pas un critère indispensable pour faire de bonnes courses.

Le problème est ailleurs, à chaque virage et à chaque ligne droite de ce circuit, on a l’impression de revoir Djeddah, ou bien Singapour, et parfois aussi Bakou. Le circuit urbain de Las Vegas est clairement un mélange des autres circuits urbains du calendrier, sachant que tous ces circuits ont été dessinés par la même personne. Et donc, on se demande quel est l’intérêt d’en avoir un autre ? L’argent bien sûr. On aurait tant aimé aller à Hockenheim, à Sepang ou à Magny Court.

Un vendredi catastrophique

Le descellement d’une plaque d’égout sur un circuit urbain peut arriver et est déjà arrivé (Bakou en 2019). Mais quand ça arrive après 8 minutes de FP1 sur le GP le plus attendu et le plus décrié de la saison, et que ça détruit deux monoplaces et met fin à la séance, on peut parler de catastrophe. La suite sera encore pire avec cette FP2 entre 2 h 30 et 4 h 00 du matin sans aucun spectateur dans les tribunes. Une véritable humiliation pour la F1 et Liberty Média. Mais rassurez vous les spectateurs ne seront pas remboursés, en revanche, ils auront droit à un bon d’achat dans la boutique officielle. Honteux.

Ferrari intouchable en qualification

À l’image de son week-end parfait à Singapour, Ferrari a dominé les essais libres et la séance de qualification. Charles Leclerc signera la pole position, quelques centièmes devant son équipier Sainz. Ce dernier subira une pénalité de 10 places sur la grille à cause d’un changement de batterie provoqué par sa rencontre avec la plaque d’égout. Une décision incompréhensible et injuste. Selon les rumeurs ça serait Mercedes, rival de Ferrari au championnat constructeurs, qui aurait demandé à ce que le règlement soit scrupuleusement appliqué. Pas très fair-play tout ça.

Derrière, Verstappen battu par les deux Ferrari en profite pour récupérer la place en première ligne.

A noter une Q3 surprenante avec la présence des deux Williams, d’une Haas et d’une Alfa Roméo qui profitent des déconvenues de Hamilton, de Perez et des McLaren.

Verstappen remporte une course palpitante

Charles Leclerc était le pilote le plus rapide dans les rues de Vegas, insuffisant pour battre Verstappen qui, malgré une dégradation de pneus plus importante, une pénalité pour son dépassement au départ et un accrochage avec Russel arrivera à l’emporter profitant d’une safety car tombée du ciel.

Charles Leclerc terminera 2e, malgré avoir dépassé trois fois une Red Bull durant le Grand Prix, dont un dernier dépassement sur un Perez peu inspiré lors du dernier tour.

Sergio Perez qui renoue avec le podium après une course solide, décrochera par la même occasion le titre honorifique de vice-champion du monde, sa meilleure saison en F1, assez paradoxale au vu de ses dernières performances.

Parmi les performances solides : Ocon terminera P4 après une belle remontée et Stroll P5, ce qui lui permet de consolider sa dixième place au championnat devant les deux alpines.

Déception pour Mercedes qui se contentera d’une 7e place pour Hamilton et une 8e place pour Russel, suite à une pénalité sévère après son accrochage avec Verstappen.

Au final, le Grand Prix fut plutôt sympa à suivre avec un scénario palpitant en grande partie grâce au 2e safety car, la (très) longue ligne droite du Las Vegas Strip (+ le DRS) aura vu pas mal de dépassements. Ce GP de Las Vegas vient rejoindre Bakou et Djeddah dans la catégorie des circuits urbains rapides, qui donnent souvent de belles courses.

Les derniers enjeux avant le dernier grand prix

Les pilotes de formule 1 se retrouveront une dernière fois cette saison, dès la semaine prochaine sur un autre circuit très décrié pour son tracé peu intéressant, celui de Yas Marina à Abu Dhabi.

On connaît donc déjà le tiercé final du championnat des pilotes avec dans l’ordre Max Verstappen, Sergio Perez et Lewis Hamilton. Red Bull remporte largement le championnat des constructeurs.

Mais il reste quelques petits enjeux:

La 2e place constructeurs : Ferrari revient à quatre unités de Mercedes, dommage pour les rouges qui auraient pu passer devant avec un peu plus de réussite.

Eviter la dernière place : très important d’un point de vue financier de pas être dernier, une place qui semble promise a Haas, qui à quatre points de retard sur Alfa Roméo. Sachant que l’écurie américaine n’a pris qu’un point lors des 16 derniers GP, on voit pas trop par quel miracle ils pourraient quitter la dernière place.

La 4e place du championnat pilote : les deux Espagnols Sainz et Alonso sont pour le moment à égalité de points, cinq unités devant Norris et douze de plus que Leclerc.

Enfin coté Français, le petit duel en interne entre les deux Alpine, Ocon qui est revenu à quatre points de Gasly.