Débat : Fanboost, quel apport à la Formule E ?

Jean

22 septembre 2022251 vuesActualisé le 8 février 20231 commentaire

Le Fanboost existe en Formule E depuis ses débuts en 2014. Il permet aux fans de la discipline de voter pour quelques pilotes de leur choix, les cinq premiers du vote recevant chacun un bonus temporaire de puissance, qu’ils peuvent utiliser à tout moment lors de la deuxième moitié de la course. Ce concept mis en oeuvre par les organisateurs de la Formule E vise à renforcer le lien entre le sport et les fans en leur octroyant un pouvoir capable d’influencer le déroulé de la course en même temps que de soutenir leurs pilotes préféré

Fanboost : du spectateur à l’acteur

Est-il sain pour le sport d’octroyer un tel rôle à un spectateur ? Il est facile d’imaginer les excès qu’une telle fonctionnalité pourrait engendrer. En 2018, un Daniel Abt furieux avait déjà pointé du doigt une masse de votes étranges venus de Chine, alors même que l’organisation assurait que le système de vote était des plus sécurisés. Cependant, il est difficile de les croire : comment les organisateurs peuvent-ils réellement authentifier chaque votant ? Alors qu’il était auparavant possible de voter simplement en tweetant deux hashtags : un #fanboost et un autre dédié au nom d’un pilote, la clause de confidentialité de Twitter n’aurait jamais permis à la Formule E de savoir s’il y aurait pu y avoir plusieurs votes venant d’une même entité.

Mais le système de vote semble s’être aujourd’hui amélioré : le vote n’est possible que depuis le site officiel de la Formule E, leur permettant d’obtenir des informations permettant d’authentifier certainement plus efficacement les votants. Mais on peut douter que la fraude aux votes soit à 100% éradiquée.

Une course à la popularité

L’effet pervers de cette fonctionnalité, c’est que l’on voit toujours, sauf quelques rares exceptions, les mêmes pilotes bénéficier du Fanboost. Da Costa, Di Grassi, Vandoorne, Giovinazzi : pendant la saison 2022, ce sont quasiment toujours les mêmes noms qui sont arrivés en tête des votes, ce qui leur a accordé un avantage déloyal par rapport aux autres pilotes du plateau, à tel point que certains compétiteurs, plus discrets sur les réseaux sociaux, n’en bénéficient jamais. Cette ingérence des réseaux sociaux sur la course, qui voit des athlètes de haut niveau devoir mendier des votes auprès de leurs fans, on pourrait la qualifier d’anti-sportive, même si bénéficier du fanboost ne suffit pas toujours pour briller en piste (non, la rédaction ne citera aucun nom !).

Pour limiter ces excès et le caractère antisportif du Fanboost tout en gardant le lien qu’il permet avec les fans, il faudrait faire en sorte que les 24 pilotes du plateau bénéficient chacun du même nombre de Fanboosts sur les 18 manches que comptera la saison 2023. Cela comblera le fossé entre ceux qui bénéficient du Fanboost toute la saison, et ceux qui n’en bénéficient pas une seule fois.

Conclusion : Fanboost, pour ou contre ?

L’idée du Fanboost, à la base, est excellente : donner le sentiment au fan de pouvoir aider son compétiteur favori, c’est un concept qui n’est pas sans rappeler certains télé-crochets populaires, à l’instar de The Voice ou La Nouvelle Star. Cependant, dans la pratique, lorsque ce type de vote peut influencer le classement d’un sacro-saint championnat automobile, il devient beaucoup plus controversé que lorsqu’il s’agit de déterminer qui chante le mieux… Et vous, quel est votre avis à propos du Fanboost ? Dites-le nous en commentaires !