Logan Sargeant, itinéraire d’un conte de fées
Le retour en force des Etats-Unis en Formule 1 va prendre une nouvelle dimension en 2023. En plus d’un 3ème Grand-Prix sur le sol US, Logan Sargeant, pilote américain de 21 ans, pilotera pour Williams.
Mais connaissez-vous le parcours de ce pilote ? On en profite pour faire le point ici.
Le dernier américain en F1 est Alexander Rossi en 2015. Il avait participé à 5 courses en fin d’année, à la suite de sa superbe 2ème place en GP2 Series. Sans budget, l’américain décidera de se tourner vers l’Indycar avec succès puisqu’il gagnera les 500 miles d’Indianapolis l’année suivante et terminera à deux reprises sur le podium du championnat en 2018 et 2019.
Début en monoplace
En 2015, la carrière en monoplace de Logan Sargeant n’avait pas encore débuté. Cependant, le floridien s’est déjà construit une belle réputation en Karting aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe. Il faut dire que grâce à la fortune de son oncle, ancien marine et ayant fait fortune dans le secteur de l’energie, Logan et son frère Dalton (qui pilote actuellement en NASCAR) peuvent progresser dans les meilleures conditions.
Cependant, Logan montre beaucoup plus de qualité au volant que son frère, et son entourage décide de lui faire franchir le pas vers la monoplace. Fin 2016, Sargeant débute en Formule 4 UAE, championnat peu relevé, mais qui lui permet de faire ses gammes en course. Il termine 2ème, mais ce résultat reste peu significatif puisque seuls 5 pilotes compléteront la totalité de la saison.
En 2017, il débute en F4 Britannique et s’engage avec l’écurie Carlin. Constant toute la saison, il cumule les points sur des pistes qu’il ne connaît pas, à la différence de beaucoup de ses adversaires. Néanmoins, il fait bonne figure et gagne à deux reprises à Rockingham et à Silverstone pour terminer 3ème du championnat et 2ème rookie derrière un certain Oscar Piastri qu’il retrouvera à plusieurs reprises au cours de sa carrière.
L’année suivante, il rejoint l’écurie Fontenaisienne R-ace GP pour participer à la Formule Renault 2.0. Avec l’équipe championne en titre, Sargeant fait équipe avec Fewtrell, Martins et Milesi. Le quatuor de pilote est très proche et il est difficile d’établir une hiérarchie lors des essais hivernaux. Cependant, dès la première course de la saison au Castellet, Sargeant gagne. Il restera aux avant-postes toute la saison mais est trop en retrait pour jouer le titre avec Fewtrell et Lundgaard. Il terminera 4ème du championnat avec 3 victoires et 2ème meilleur rookie derrière Lundgaard mais devant ses coéquipiers Martins et Milesi.
L’année suivante, il rejoint le nouveau championnat de F3 avec Carlin. Cependant, ce championnat s’avère très hétérogène au niveau des performances des monoplaces et Sargeant, à bord de la pire monoplace du plateau, n’aura jamais l’opportunité de jouer les gros points. Il termine la saison 19ème avec 5 points tandis que son coéquipier Drugovich termine 16ème avec 8 points. Quand on voit le niveau actuel de ses deux pilotes, on comprend que la saison a pu être frustrante au sein de l’écurie britannique.
Promesse de titre et problèmes financiers
C’est donc naturellement que Sargeant signe avec Préma l’année suivante pour jouer le titre. Il fait équipe avec Piastri et Vesti, qui seront ses principaux concurrents. Sur les deux premiers week-ends de la saison, il termine à deux reprises sur le podium. Il cumule les points la première partie de la saison avant de signer à deux reprises la pole sur les deux manches de Silverstone et de gagner pour la première fois en course principale. A mi-saison, il est en tête du championnat avec 7 points d’avance sur Piastri, 21 sur Vesti, 28 sur Lawson et 29 sur Pourchaire.
Le week-end suivant, il réalise une nouvelle pole, mais termine 3ème. A Spa, il gagne la course sprint avant de sombrer à Monza en terminant à deux reprises hors des points après une erreur de pilotage en course principale et une crevaison en course sprint. En arrivant au Mugello, dernière manche de la saison, l’américain à 8 points de retard sur Piastri.
Le week-end commence bien puisqu’il se qualifie en première ligne alors que Piastri n’est que 11ème. Cependant, Sargeant part 5ème après une pénalité de 3 places suite à l’accrochage de Monza. Après une belle bataille avec Pourchaire, Sargeant termine 6ème alors que Piastri est hors des points. Les deux pilotes sont donc à égalité avant la dernière course tandis que Pourchaire est en embuscade 9 points derrière.
Le lendemain, l’américain 5ème sur la grille est le mieux placé pour être titré. Malheureusement, ses espoirs s’envolent lorsqu’il est pris dans un accrochage au premier tour. Piastri est champion, Pourchaire deuxième et Sargeant échoue à 4 points du titre.
Alors que cette belle saison présage une montée en F2, les finances de l’américain s’éteignent. Il est forcé d’arrêter sa carrière avant que Charouz ne fasse appel à lui pour régler la voiture en F3. Il triple donc avec l’équipe tchèque qui n’a inscrit que 5 points la saison précédente. Lors de cette saison, il explose les compteur en inscrivant 102 points et terminant 7ème du championnat. A ce jour, cela reste le meilleur bilan de Charouz. La chance tourne pour Sargeant qui profite du rachat de Williams par un capital américain, pour devenir membre de l’académie. Cette promotion lui permet de retrouver Carlin en F2.
La chance d’une vie
A l’image de ce qu’il a montré précédemment, le floridien est constant avant d’éblouir à Silverstone, circuit qu’il affectionne particulièrement. Après avoir signé la pole, comme en F3 auparavant, Sargeant gagne haut la main la course principale. Le week-end suivant à Spielberg, il gagne à nouveau la course principale et passe Pourchaire pour se retrouver 2ème du championnat. Cependant, une spirale négative arrive. Un mélange de malchance et d’incidents de course l’obligera à abandonner à 5 reprises sur 10 courses. Il n’inscrira que 20 points sur cette période.
Bien que la saison ne soit pas encore terminée, Sargeant a déjà été officialisé comme pilote chez Williams la saison prochaine. Néanmoins, l’américain devra terminer dans le top 5 de la saison s’il veut valider sa super licence. Au vu de sa saison et de son parcours, il mérite ce baquet qui concrétiserait un véritable conte de fées. A suivre ce week-end à Abu Dhabi où 8 pilotes se tiennent en 25 points.
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