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FIA F3 : Pourquoi Victor MARTINS sera l’un des hommes à suivre en FIA Formule 2 en 2023 ?

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FIA F3 : Pourquoi Victor MARTINS sera l’un des hommes à suivre en FIA Formule 2 en 2023 ?
Julien Peres

Favori légitime du championnat FIA F3 en début de saison, le poulain de l’Alpine Academy a eu fort à faire, face à un plateau particulièrement dense, et aura été malmené jusqu’à l’ultime course par 3 rookies flamboyants. Néanmoins, une analyse approfondie de son parcours révèle un potentiel très intéressant. 

Victor Martins a un profil atypique parmi les jeunes pilotes de monoplace actuels. Il découvre le karting vers 11 ans après avoir découvert la compétition en gymnastique, discipline exigeante s’il en est, jusqu’à briller au niveau national à la fin de l’enfance. Malgré ses débuts tardifs derrière un volant, il ne tarde pas à se faire remarquer par les observateurs, recevant notamment le soutien de la Fédération Française du Sport Automobile jusqu’à remporter le titre mondial OK-junior en 2016 avant de débuter en monoplace en 2017.

Victor MARTINS célèbre son titre mondial en karting OK-junior – Source: Site officiel Victor MARTINS

Il prend d’abord part au championnat de de France FFSA de Formule 4, face à un plateau majoritairement constitué de redoublants, peu favorable aux rookies. D’emblée sa pointe de vitesse impressionne puisqu’il s’adjuge 9 pôles positions sur 14 possibles. Le championnat se résume très rapidement à un duel entre Martins et le redoublant Arthur Rougier. Ce dernier, impressionnant de régularité avec notamment 4 succès consécutifs en milieu de saison finira par s’imposer pour 4 points à l’issue du championnat. Moins flamboyant en course qu’en qualification, Martins en remporte néanmoins 6, écrase le classement des rookies, et intègre la Renault Sport Academy (devenue depuis l’Alpine Academy).

Il enchaine alors sur 3 saisons d’Eurocup Formula Renaut. Il réalise une première saison encourageante au sein de la structure vendéenne R-ACE GP, qu’il conclut à la 5ème place du classement du championnat, après être monté à 6 reprises sur le podium et avoir signé 2 pôles positon et 2 victoires. Sa saison 2019 est, à nos yeux, la plus représentative de son véritable potentiel et de son talent. Intégré à l’équipe Néerlandaise MP Motorsport, et toujours soutenu par la Renault Sport Academy, il va mener un mano-à-mano acharné avec Oscar Piastri, qui se révèle également cette année-là. Le français, distancé en première moitié de championnat, écrase la concurrence à partir du 7ème meeting de la saison au Hungaroring, signant 7 podiums, dont 5 victoires, lors des 8 dernières courses. Il prouve une nouvelle fois sa pointe de vitesse en réalisant les 6 dernières pôles position du championnat. C’est un exploit particulièrement remarquable quand on considère la pointe de vitesse sur 1 tour de son rival Australien. Las, bien qu’étant montés plus de fois sur le podium (14, contre 11 à Piastri), Martins échouera à 7,5 points du nouveau pilote McLaren. Cette situation est d’autant plus frustrante que la première course du Hungaroring, disputée sous une pluie torrentielle est remportée par Martins après que Piastri soit sorti de la piste lors du tour de formation est interrompue prématurément, ne délivrant que la moitié des points pour les 10 premiers pilotes. De manière peu compréhensible considérant sa saison, Martins perdra le soutien de Renault à ce moment-là. Reparti pour une 3ème saison en Eurocup Formula Renault au sein d’ART GP en 2020, il remportera de manière autoritaire son premier titre en monoplace non sans avoir signé 7 victoires, 9 pôles position et 14 podiums.

Retrouvant le soutien de la structure pour jeunes pilotes d’Enstone, devenue entre-temps Alpine Academy, Martins est logiquement promu en FIA F3 pour la saison 2021. Il y retrouve MP Motorsport, structure peu habituée à jouer devant dans cette catégorie. Il finira le championnat à la 5ème position, meilleur rookie, en montant 5 fois sur le podium, dont une victoire en course sprint à Zandvoort. Pour la saison 2022, l’objectif fixé par Alpine était d’aller chercher le titre, un objectif ambitieux considérant son retour au sein d’ART GP, l’équipe française étant régulièrement dominée par ses rivales italiennes Trident et surtout Prema Racing ces dernières années. Auteur de 2 victoires en course principales et sans, c’est à signaler, avoir signé la moindre pole position de la saison, Martins sera dans le peloton de tête du championnat toute la saison. A la bagarre successivement avec Arthur Leclerc (Prema Racing), Isack Hadjar (Hitech GP) puis mis sous pression en fin de saison par les impressionnants rookies Zane Maloney (Trident, auteur de 3 victoires en course principale lors des 3 derniers meetings) et Ollie Bearman (Prema Racing) pour finalement décrocher le titre lors d’un final polémique à l’issue d’une course interrompue prématurément. Plus régulier que ses rivaux (14 arrivées dans les points sur 18 possibles, 6 podiums) malgré un package vraisemblablement moins compétitif (ses coéquipiers, dont le champion de Formule 3 Européenne 2021 Grégoire Saucy, concluent le championnat au-delà de la 10ème position), sa saison 2022 contraste avec le titre manqué en Formule Renault en 2019 et démontre des progrès évident sur sa façon de gérer un championnat sur sa durée.

Source: fiaformula3.com

Si son parcours est moins fulgurant que ceux observés chez certains pilotes ayant accédés à la F1 ces dernières années, Martins présente quelques caractéristiques qui font de lui un véritable outsider à suivre dans les saisons à venir. Reconnu d’emblée pour sa pointe de vitesse et, selon les techniciens qui ont travaillé avec lui, son intelligence et sa minutie, il a, en 2019, fait quasiment jeu-égal avec la pépite Oscar Piastri, alors que les 2 pilotes possédaient le même niveau d’expérience en monoplace (1 saison de Formule 4 & 1 saison de Formule Renault). Jusqu’à sa saison 2021 inclue, ses résultats montrent des creux durant certaines phases des championnats auquel il a pris part, lacune corrigée depuis son passage en FIA F3 et qui lui a permis de surperformer avec un matériel vraisemblablement moins compétitif que ses adversaires directs. Enfin, il a, à plusieurs reprises démontré une aisance intéressante sur piste humide.

Sa saison 2023 devrait vraisemblablement le conduire à la FIA F2 même si aucune annonce n’a été faite au moment d’écrire ces lignes (le 14/09/2022 NDLR). S’il a longtemps été nécessaire, si ce n’est indispensable, de rouler pour Prema Racing ou ART GP pour jouer le titre dans cette série, la saison 2022 démontre la fin de ce duopole et que MP Motorsport, Carlin, Virtuosi Racing, DAMS voire Hitech GP sont désormais capables d’offrir aux jeunes loups un baquet compétitif. Soit autant d’opportunités pour Alpine Academy de mettre Martins dans les meilleures conditions pour se mettre en valeur. Il devrait retrouver un plateau homogène composé de rivaux qu’il a eu à affronter ces dernières années tels que Doohan, Iwasa, Hauger, Vesti, Maloney, Bearman ou encore Hadjar. De sa capacité à s’adapter et à jouer les victoires rapidement dépendra la suite de sa carrière.

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