Gene Haas a viré Günther Steiner !
Le patron de l’écurie Haas, dernière du classement en F1, a rompu aujourd’hui le contrat liant son écurie à son historique manager Günther Steiner ! Une décision qui suscite le mécontentement de nombreux suiveurs de la Formule 1… est-ce néanmoins, sportivement, une bonne décision ?
Le parcours de Steiner et de Haas en Formule 1
Steiner a été le premier manager de l’écurie, dès ses débuts en 2016. Jusqu’à présent, Haas c’était Günther, et Günther c’était Haas ! La nouvelle de son éviction est ainsi fracassante. Dès ses premiers Grand Prix, l’écurie de Steiner rentre dans les points, menée par Romain Grosjean. L’équipe est prometteuse et elle semble avoir un bel avenir devant elle. On troque Esteban Gutierrez, trop lent, contre Kevin Magnussen et l’écurie connaît son âge d’or. En 2018, elle est la 5ème des 10 écuries du paddock, la voiture fonctionne bien, il ne semble pas y avoir de raison pour que ça se passe mal.
Cependant, ensuite, c’est la chute. Les résultats tombent, sans qu’on ne comprenne réellement pourquoi. Romain Grosjean solidifie sa réputation de poissard en voulant compenser la nullité de la monoplace, alors que Magnussen, comme d’habitude, fait de son mieux. L’écurie devient un meme, contrastant avec la côte de popularité en hausse de son leader Günther Steiner : un manager pas comme les autres, un ovni qui, à chacune de ses interventions médiatiques, risque de lâcher un juron dont il a le secret ou de faire marrer les fans, contrastant avec le politiquement correct des managers des meilleurs teams.
Virer Steiner, est-ce la bonne décision ?
En Formule 1, c’est simple : le classement des écuries ressemble beaucoup au classement au classement de leurs budgets. Cette variable est importante en Formule 1. Haas étant l’écurie qui dépense le moins, il est donc logique qu’elle soit dernière.
Le talent des pilotes est une autre variable moins importante, et l’écurie est bien dotée à ce niveau. Hülkenberg est sûrement le meilleur pilote que l’écurie ait eu, et Magnussen est un excellent second pilote pour l’écurie. Leur duo de pilotes est loin d’être le plus nul du paddock. Il est évident que ce binôme est meilleur que ceux de Williams et d’AlphaTauri, et peut-être que celui même d’autres écuries.
Quant au rôle du manager, il est simple. Un manager nul peut faire couler une bonne écurie, un bon manager ne pourra pas espérer grand chose d’une écurie faible. Gene Haas n’investit pas assez et n’est donc pas en position de reprocher à Gunther Steiner les piètres performances de son écurie. Mais il peut éventuellement lui reprocher des erreurs stratégiques ponctuelles, et sa fougue médiatique. Réciproquement, Steiner pourrait reprocher à Haas son manque d’investissement dans l’écurie, qui maintient l’équipe en bas du classement.
Si Gene Haas ne compte pas investir davantage dans l’écurie, c’est une bonne décision que de donner un bol d’air frais au management de l’équipe pour espérer arracher une 9ème place plutôt qu’une 10ème.
Ayao Komatsu est-il l’homme de la situation ?
C’est un bon divorce pour l’écurie. Steiner n’est pas fait pour être le manager d’une écurie qui joue les fonds de tableaux. Son tempérament ferait de lui un parfait leader pour une écurie ambitieuse de milieu de tableau. De toute évidence, lui et Gene Haas n’avaient peut-être pas la même ambition pour l’écurie : on a l’impression de loin que Steiner veut être 1er et soulever des trophées, et que Gene Haas, plus fan d’IndyCar que de F1, souhaite vendre des casquettes et autres produits dérivés aux Européens.
Le discret Ayao Komatsu, qui ne fera pas de vagues et fera de son mieux avec ce qu’il a, sans demander plus, sera parfait pour ce rôle de manager dans l’écurie américaine. Le Japonais a gravi les échelons un par un et est aujourd’hui manager d’une écurie de Formule 1 : sa nomination, c’est aussi récompenser le mérite d’un fidèle de l’écurie.
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