GP du Japon: La FIA retombe dans ses travers
Dimanche, 14h à Suzuka, la pluie qui tombe sur le circuit depuis 3 heures, inquiète les spectateurs qui redoutent un report du Grand Prix. Cependant, la direction de course prend les choses en main, et à l’opposé de ce qu’elle nous avait donné l’habitude de faire, autorise un départ arrêté. Les voitures s’élancent pour le tour de chauffe et la clameur du public est proportionnelle à leur chance d’assister à un Grand Prix qui fera date dans l’histoire de la discipline.
A l’extinction des feux, Leclerc prend un meilleur envol que Verstappen, mais le néerlandais profite des trajectoires pluie pour enrouler la Ferrari dans les deux premiers virages, et reprendre son dû. Derrière, mis à part Vettel qui part à la faute après un contact avec Alonso, tout se déroule sans accroc. Les monoplaces, continuent leur avancé jusqu’au virage 11 où Sainz part en aquaplaning et vient terminer sa course dans le rail. La voiture de sécurité fait son apparition sur la piste après moins d’un tour.
Derrière tous les pilotes parviennent à éviter la Ferrari malgré une visibilité médiocre sauf Gasly qui n’a pas cette chance. Le Français heurte un panneau publicitaire et doit changer d’aileron avant aux stands. Le futur pilote Alpine reprend la piste et veut rattraper son retard sur le peloton. Arrivant au virage 12, le drapeau rouge, signe de l’interruption totale de la course, apparaît sur son volant. Etonnamment, 50m plus loin, Gasly se retrouve face à face avec une dépanneuse sur la piste. C’est là le début de la farce de la FIA qui a coulé au Japon.
N’ayant pas attendu l’interruption de la course, la FIA a autorisé une dépanneuse en piste alors que Gasly n’avait pas encore traversé la zone. 8 années après le drame Bianchi, la direction de course commet là la même erreur qui a coûté la vie au talentueux pilote Français. A l’époque où chaque décision suit un processus bien précis, on se demande comment une pareille erreur peut être commise. A l’image d’une autocratie, la télévision ne montrera jamais cette séquence, et ce sont les diffuseurs de tous les pays qui doivent s‘employer pour retrouver les images pour informer les téléspectateurs. Les pilotes sont excédés et promettent des représailles pour cette grossière erreur qui porte une atteinte à leur sécurité.
Cet incident terminé, la pluie redouble d’intensité et les pilotes vont rester bloqué aux stands pendant près d’une heure trente. Petit à petit, le spectre de Spa 2021 refait son apparition, et les craintes que la course ne reprennent pas émergent. Qu’il est dommage que les Formule 1 ne puissent plus rouler dans des conditions humides ou du moins que la FIA ne les autorisent plus à rouler. Au vu de tous les éléments de sécurité présents sur les monoplaces, les risques de drames sont minimes bien que toujours présent. Seuls les pilotes devraient avoir leur mot à dire sur leur volonté ou non de rouler dans des conditions difficiles.
Finalement, la course reprend, et ces conditions particulières vont mettre en lumière des aspects du règlement qui ont été modifiés à l’intersaison et se doivent de changer :
- La course ne durera que 45 minutes à cause d’une règle basée exclusivement sur des droits de retransmission de la télévision : la règle des 3 heures. Portée à 4 heures les années précédentes, le temps de course, drapeau rouge pris en compte, ne peut dépasser 3 heures. Les conditions de visibilité étant encore acceptables, la course ne comptabilisera que 28 tours sur les 53 initialement prévues. Après avoir attendu toute la journée sous la pluie, les spectateurs nippons sont donc privés d’un Grand Prix entier à cause de la télévision.
- A la surprise générale, la totalité des points est attribué à cette course alors que seulement 53% de la distance de course a été parcouru. En effet, le règlement indique que si le drapeau à damier est agité, tous les points sont à attribuer. Hors ici le drapeau à damier a été agité à cause la règle des « 3 heures ». En conclusion, la course de 2 heures de Singapour aura compté autant que celle de 45 minutes de ce week-end. D’un point de vue équité sportive, cela pose question…
La FIA a accepté ses torts dans cette affaire, et il semblerait que cette dernière règle pourrait changer. Pour ce qui est de la règle des « 3 heures », pas question de toucher à la retransmission télé.
Revenons au sport !
Au restart, Verstappen mène la dance tandis que Vettel et Latifi change de pneu pour passer aux gommes intermédiaires, signe que la course aurait pu reprendre bien plus tôt. L’allemand et le canadien font le bon choix puisque tous les pilotes changent de gommes dans les tours suivants. Vettel remonte à la 6ème place tandis que Latifi est 8ème. Russell, qui a perdu du temps dans les embouteillages des stands, entame une remontée et dépasse de manière spectaculaire Tsunoda et Latifi à l’extérieur du virage 6.
Devant Verstappen creuse l’écart tandis que Perez rattrape Leclerc en difficulté avec ses pneus. Ferrari choisit de ne pas faire changer les pneus du monégasque tandis qu’Alonso tente le pari. L’espagnol remonte à raison de 4 secondes au tour et terminera au pied de la 6ème place de Vettel. Pour Leclerc, la situation inverse se produit, et le pilote Ferrari perd sa deuxième position en fin de course, couronnant officiellement Verstappen.
Preuve, une nouvelle fois de l’incompétence de la FIA, le drapeau à damier est brandi un tour trop tôt. En effet, la règle veut qu’une fois le chrono arrivé à zéro, le leader termine son tour avant de commencer le dernier. Ici, Verstappen a franchi la ligne à 5 secondes de la fin. Son tour aurait dû aller à son terme avant de commencer le dernier tour. Ce qui n’a pas été le cas.
Mention spéciale à Ocon qui a défendu de manière incroyable contre Hamilton et terminé 4ème. De cette manière, il permet à Alpine de reprendre la 4ème place du championnat à Mclaren.
POS | NO | DRIVER | CAR | LAPS | TIME/RETIRED | PTS |
1 | 1 | Max Verstappen | RED BULL RACING RBPT | 28 | 3:01:44.004 | 25 |
2 | 11 | Sergio Perez | RED BULL RACING RBPT | 28 | +27.066s | 18 |
3 | 16 | Charles Leclerc | FERRARI | 28 | +31.763s | 15 |
4 | 31 | Esteban Ocon | ALPINE RENAULT | 28 | +39.685s | 12 |
5 | 44 | Lewis Hamilton | MERCEDES | 28 | +40.326s | 10 |
6 | 5 | Sebastian Vettel | ASTON MARTIN ARAMCO MERCEDES | 28 | +46.358s | 8 |
7 | 14 | Fernando Alonso | ALPINE RENAULT | 28 | +46.369s | 6 |
8 | 63 | George Russell | MERCEDES | 28 | +47.661s | 4 |
9 | 6 | Nicholas Latifi | WILLIAMS MERCEDES | 28 | +70.143s | 2 |
10 | 4 | Lando Norris | MCLAREN MERCEDES | 28 | +70.782s | 1 |
11 | 3 | Daniel Ricciardo | MCLAREN MERCEDES | 28 | +72.877s | 0 |
12 | 18 | Lance Stroll | ASTON MARTIN ARAMCO MERCEDES | 28 | +73.904s | 0 |
13 | 22 | Yuki Tsunoda | ALPHATAURI RBPT | 28 | +75.599s | 0 |
14 | 20 | Kevin Magnussen | HAAS FERRARI | 28 | +86.016s | 0 |
15 | 77 | Valtteri Bottas | ALFA ROMEO FERRARI | 28 | +86.496s | 0 |
16 | 24 | Zhou Guanyu | ALFA ROMEO FERRARI | 28 | +87.043s | 0 |
17 | 47 | Mick Schumacher | HAAS FERRARI | 28 | +92.523s | 0 |
18 | 10 | Pierre Gasly | ALPHATAURI RBPT | 28 | +108.091s | 0 |
NC | 55 | Carlos Sainz | FERRARI | 0 | DNF | 0 |
NC | 23 | Alexander Albon | WILLIAMS MERCEDES | 0 | DNF | 0 |
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