Grand Prix du Mexique : Au bout de l’ennui
Après des qualifications serrées entre Red Bull et Mercedes, de retour en forme grâce à l’altitude du circuit, il était raisonnable de s’attendre à une course à suspens sur l’autodrome des frères Rodriguez. Finalement, il n’en sera rien.
A l’extinction des feux, Russell et Hamilton prennent l’aspiration de Verstappen en tête. Malheureusement pour les Mercedes, la vitesse de pointe de la Red Bull est impossible à atteindre, et même avec le DRS, un dépassement aurait été difficile à effectuer. Le grand perdant du premier tour est Russell qui voit son coéquipier et Perez lui passer devant. Derrière Sainz 5ème , mène Leclerc qui a réussi à se défaire d’un Bottas toujours en difficulté sur les départs.
En pneumatiques tendres, les Red Bull ne s’envolent pas face au Mercedes en médiums, et les prémices d’une première victoire Mercedes en 2022 pouvaient se faire sentir.
Au 23ème tour, Perez s’arrête en passant des tendres aux médiums avec un long arrêt de 5 secondes. Verstappen fait de même deux tours plus tard alors qu’Hamilton est revenu à 1,6 seconde.
Au 29ème tour, Hamilton s’arrête pour casser l’undercut de Perez. Cependant, le britannique chausse les pneus durs pour terminer la course. C’est ici que Mercedes, tant habitué aux tours de force stratégiques, perd toute chance de gagner la course.
En effet, en se concentrant trop sur la course de Perez, Mercedes a arrêté trop tôt le septuple champion du monde et les 42 tours restant ne pouvaient s’effectuer qu’en pneus dures.
Néanmoins, Russell sent que cette stratégie peut être mise en place et demande à son écurie d’étendre son relais pour terminer en tendre. Finalement, Mercedes n’écoute pas son pilote et arrête le britannique avant la mi-course pour lui faire chausser les durs.
Ce choix reste étonnant car avec une voiture plus légère et une piste gommé, les stratégistes auraient pu tenter le coup avec Russell. En cas d’échec, le matelas de 30 secondes entre Russell et les Ferrari aurait, dans tous les cas, permis au Britannique de terminer 4ème.
Cela prouve une nouvelle fois que les simulations de courses et les calculs de dégradation de pneumatique ne doivent être utilisé que comme outil de prise de décision, et que la meilleure stratégie doit rester basée sur les sensations du pilote. Aujourd’hui Mercedes à laisser passer sa chance en faisant trop confiance à la technologie et l’humain ajouter plus d’humain à la stratégie peut être vecteur de plus de performance pour la F1 du futur.
Au terme des arrêts aux stands des leaders, Verstappen mène avec 7 secondes d’avance sur Hamilton, 9 sur Perez et 16 sur Russell. Dix tours plus tard, l’écart s’étend à 11 secondes sur Hamilton, confirmant l’erreur de Mercedes.
Cet ordre ne bougera pas, et les messages du duo de pilote Mercedes sur les choix de gommes fleuriront sur les radios jusqu’à la fin de la course.
Derrière, toutes les voitures parties en pneus mediums copient étonnement la stratégie Mercedes malgré les mauvaises indications. Seul Ricciardo tente le pari des pneus tendres, et il sera le grand vainqueur de cette fin de course. 11ème à la régulière, il est trop impatient avec Tsunoda et l’envoi dans le décor. L’australien écope de 10 secondes de pénalités tandis que le japonais doit abandonner. Néanmoins, Ricciardo continue sa folle remontée et se retrouve 7ème en dix tours en dépassant Bottas, Norris, Ocon et Alonso.
Quelques longueurs plus tard, Alonso abandonnera sur problème moteur, montant ainsi son total de points perdues sur problèmes mécaniques à 37 unités !
Ricciardo franchira la ligne avec plus de 10 secondes d’avances sur Ocon et gardera sa belle 7ème place, tant importante pour la bataille pour la 4ème place du championnat contre Alpine.
Du côté d’Alfa Roméo, Bottas, si impressionnant Samedi, ne parviendra jamais à dépasser une voiture en piste à cause d’une vitesse de pointe trop minime. Problème majeur depuis le début de la saison, cette vitesse de pointe sera à corriger l’année prochaine, car même le DRS n’a pu permettre à l’ancien pilote Mercedes de tenter une attaque.
Finalement, Verstappen gagne pour la 14ème fois de l’année et est rejoint sur le podium par Hamilton et Perez qui gagnent une position au championnat respectivement sur Sainz et Leclerc. Fin du week-end cauchemardesque pour Ferrari, qui devrait retrouver sa place dans la hiérarchie sur les deux prochains meetings.
| POS | NO | DRIVER | CAR | LAPS | TIME/RETIRED | PTS |
|---|---|---|---|---|---|---|
| 1 | 1 | Max Verstappen | RED BULL RACING RBPT | 71 | 1:38:36.729 | 25 |
| 2 | 44 | Lewis Hamilton | MERCEDES | 71 | +15.186s | 18 |
| 3 | 11 | Sergio Perez | RED BULL RACING RBPT | 71 | +18.097s | 15 |
| 4 | 63 | George Russell | MERCEDES | 71 | +49.431s | 13 |
| 5 | 55 | Carlos Sainz | FERRARI | 71 | +58.123s | 10 |
| 6 | 16 | Charles Leclerc | FERRARI | 71 | +68.774s | 8 |
| 7 | 3 | Daniel Ricciardo | MCLAREN MERCEDES | 70 | +1 lap | 6 |
| 8 | 31 | Esteban Ocon | ALPINE RENAULT | 70 | +1 lap | 4 |
| 9 | 4 | Lando Norris | MCLAREN MERCEDES | 70 | +1 lap | 2 |
| 10 | 77 | Valtteri Bottas | ALFA ROMEO FERRARI | 70 | +1 lap | 1 |
| 11 | 10 | Pierre Gasly | ALPHATAURI RBPT | 70 | +1 lap | 0 |
| 12 | 23 | Alexander Albon | WILLIAMS MERCEDES | 70 | +1 lap | 0 |
| 13 | 24 | Zhou Guanyu | ALFA ROMEO FERRARI | 70 | +1 lap | 0 |
| 14 | 5 | Sebastian Vettel | ASTON MARTIN ARAMCO MERCEDES | 70 | +1 lap | 0 |
| 15 | 18 | Lance Stroll | ASTON MARTIN ARAMCO MERCEDES | 70 | +1 lap | 0 |
| 16 | 47 | Mick Schumacher | HAAS FERRARI | 70 | +1 lap | 0 |
| 17 | 20 | Kevin Magnussen | HAAS FERRARI | 70 | +1 lap | 0 |
| 18 | 6 | Nicholas Latifi | WILLIAMS MERCEDES | 69 | +2 laps | 0 |
| 19 | 14 | Fernando Alonso | ALPINE RENAULT | 63 | DNF | 0 |
| NC | 22 | Yuki Tsunoda | ALPHATAURI RBPT | 50 | DNF | 0 |
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