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[Interview] Jacky Ickx

L’année passée, Jacky ICKX, pilote légendaire aux 8 victoires en F1 et 6 victoires au Mans, nous avait accordé une interview. D’une gentillesse incroyable et d’une classe extrême, nous vous partageons notre échange avec le plus grand pilote belge de l’histoire.

Avec votre carrière très éclectique (moto trial, F1, Endurance, Dakar, F2, Canam…) dans quelle discipline avez-vous pris le plus de plaisirs ? 

Paradoxalement, sans doute le Paris-Dakar qui a la particularité de nous ouvrir au monde. Préoccupés la plupart du temps par nos affaires et soucis quotidiens, le Paris-Dakar nous sort de notre environnement et de nos zones de confort pour nous fait voyager. Par-là, il nous fait prendre conscience d’autres réalités, d’autres modes de vie et d’autres cultures. Il a cette faculté de nous ouvrir l’esprit en nous confrontant à un horizon terrestre bien plus vaste que celui que nous connaissions auparavant. La gloire et la victoire dans le sport sont de beaux objectifs, mais le Dakar apporte une vision du monde plus large, celle des hommes, des femmes et de l’humanité. 

Quel est le souvenir le plus fort lié au sport auto qui reste ancré en vous ? 

Mon souvenir le plus fort, sportivement parlant, est la pensée permanente pour les hommes de l’ombre qui rendent le succès possible. Sans un outil gagnant, le succès n’est pas envisageable. 

Vous êtes une star en France : Pensez-vous que c’est grâce à vos victoires aux 24 heures, à votre nom qui sonne comme un mystère (monsieur X) ou grâce à votre présence dans les albums de Michel Vaillant ? 

Très certainement les performances et un nom si particulier (qui n’est pas un pseudonyme) qu’on ne peut pas oublier…  

Qu’aimez-vous encore dans le sport-auto actuel ? Quel point commun voyez-vous avec votre époque ? 

Ce que j’aime encore, c’est l’inspiration que représente la volonté permanente de repousser les limites. La philosophie n’a pas changé, il s’agit toujours d’aller plus haut, plus loin et plus vite. La course reste une lutte, un combat entre des pilotes extrêmement talentueux qui désirent tous être le meilleur. 

Avez-vous eu un (ou des) amis parmi les pilotes que vous avez affrontés ou parmi vos équipiers ? 

Dans une course d’endurance, on roule avec son coéquipier, donc on a tout intérêt à faire cause commune. Mais dans une course en solo, ton coéquipier est ton adversaire de référence. L’amitié est parfois possible et le respect important, mais le coéquipier reste le premier adversaire. 

Pourquoi avoir tiré un trait sur la F1 en 1979 suite à votre passage chez Ligier dans des conditions difficiles ? Auriez-vous continué avec l’offre d’une voiture compétitive ? 

Ça a été une formidable occasion pour moi de conduire la Ligier en 1979 car cela m’a permis de comprendre que le temps était venu de tourner la page. J’ai compris que je n’irais plus chercher les 2 dixièmes qui font la différence. C’est une chance, car cela m’a permis de quitter la discipline sans regrets.

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