Le baromètre de la F3 après Budapest et Spa
Après la trève estivale, nous faisons le point sur les gagnants et les perdants des week-end de Budapest et de Spa.
5 Etoiles !
Paul Aron
L’Estonien a failli réaliser le coup du siècle à Spa. Seul pilote des leaders du championnat à partir en pneus pluie, il a effectué un premier tour exceptionnel qui l’a fait passer de la 11ème place à 1ère position. Avec ses 25 points potentiels, il revenait provisoirement à 17 points de Bortoleto au championnat. Hélas, voulant trop jouer la stratégie, l’équipe l’a arrêté au moment de la safety-car pour mettre des slicks. Trop tôt pour ses pneus, les conditions de piste n’étaient pas encore favorables. A la relance, Paul ne peut résister aux pilotes en pneus pluie. Pire, Collet très doué dans ces conditions, le double très vite avec ses slicks plus chauds. Finalement 8eme, il est le seul avec Marti à rester mathématiquement dans la course au titre avec 38 points de retard. Deuxième sur la grille la veille, il a loupé son départ, mais a assuré très vite la troisième place.
Déjà auteur de bonnes performances pour le matériel dont il dispose, Taylor a explosé à Spa sur un circuit de pilote. Inexistant en Hongrie, il a réussi un superbe dixième temps sur piste mouillée en Belgique. Parti troisième en course sprint, il prend la tête en dépassant Barter, mais Caio Collet le surprend avant la fin du premier tour. Avec une course interrompue par trois « safety- car » (avec un total de 8 tours neutralisés sur 12), Taylor n’a finalement pas de mal à conserver sa belle seconde place. Le lendemain, il fait encore mieux. Premier pilote sur la grille à partir en pneus pluie (comme ses équipiers de Jenzer), le Britannique passe deuxième à l’issue du premier tour derrière Aron sur la même stratégie. Lorsque le pilote Prema s’arrête pour chausser des slicks, Barnard continu avec ses pneumatiques. Résistant à Mansell pendant 3 tours, Barnard signe le premier succès de Jenzer depuis la victoire en course sprint à Monza de Tsunoda en 2019.
Taylor Barnard
Gabriel Bortoleto
Prudent, le leader du championnat n’est plus le plus rapide de l’équipe Trident aux essais. Gérant son avance au championnat, sa gestion de course montre la force de maturité du Brésilien. Parti 4eme en Sprint en Hongrie, il prend assez vite le dessus sur Mansell et gère ses pneus. Profitant du regroupement du peloton sous safety-car en fin de course, il parvient à arracher la 2ème place à Bedrin dans le dernier virage. Ne prenant pas de risque le lendemain, il ne résiste pas à Marti, mais passe Fornaroli en fin de course pour assurer une septième place. Arrivant à Spa avec 43 points d’avance sur O’Sullivan il sait qu’il doit finir avec 40 points d’avance pour être champion dès ce week-end. Seulement 15eme aux qualifications sur piste mouillée, sa remonté en sprint jusqu’en 9eme place est interrompu par Beganovic qui le touche à la source. Parti en slick le lendemain, il commence à remonter après l’intervention de la safety-car. Ses dépassements précis et assurés, lui permettent de remonter de la 21eme à la 11eme place à 1 tour de la fin. Il s’offre même le luxe de laisser passer deux pilotes qu’il a doublé sous saftey-car pour mieux les repasser ensuite. Possédant le record du tour, il tente, mais sans succès de prendre la dixième place à Colapinto, ce qui lui aurait donné le titre avec les deux points à la clef. Le titre attendra Monza…
Au fur et à mesure de la saison, le pilote argentin fournit des performances de plus en plus régulières. Il est d’ailleurs le seul pilote du peloton de tête dans les points lors des 4 dernières courses. 4eme aux essais en Hongrie, il gagne 2 places dès le premier tour de la course Sprint pour finir 7eme. En course principale, il conserve sa 4ème place au départ puis profite de l’effondrement de Fornaroli à la mi-course pour monter sur la troisième marche du podium. De nouveau 4ème en qualification à Spa, il termine 6ème en course sprint. En pneus slicks le dimanche, il descend à la 14ème place au premier tour pour remonter progressivement et couper la ligne en 10ème position (troisième de ceux partis sur cette stratégie). Cinquième du championnat à 6 points d’Aron, Franco remonte la pente et pourrait créer la surprise de la fin de saison.
Franco Colapinto
Nikita Bedrin
A l’image de son équipier Barnard, Bedrin progresse et à inscrit 23 de ses 24 points sur les deux dernières manches. 11ème temps en Hongrie, il s’affiche comme le meilleur représentant de son équipe et part en première ligne de la course sprint. Auteur d’un bon départ, il prend la tête par l’extérieur du premier virage sur Gabriele Mini. Il tient sept tours avant de se faire repasser par l’Italien. Malgré la perte de sa seconde place dans le dernier virage, le russe a réalisé une performance remarquable. En Belgique, il ne signe que le 18eme temps des essais et on pense que sa performance en Hongrie restera sans suite. Les différents incidents de la course sprint le font remonter 11eme à la limite des points. C’est en course principale qu’il explose de nouveau grâce à la stratégie globale de Jenzer qui équipe ses trois voitures en pneus pluies. Encore fallait-il éviter les erreurs de pilotage sur une piste glissante, chose que Bedrin a réalisé à la perfection. Passé par Mansell, il garde le rythme pour accompagner son équipier Barnard sur le podium. Difficile de savoir si le pilote Italo-russe a bénéficié des opportunités et si celles-ci se représenteront par la suite, mais il a su les saisir.
Il n’y a pas à dire, Marti n’est plus seul chez Campos. Après ses performances à la maison, on pensait que le Britannique allait rentrer dans le rang. Mais son 10eme temps en Hongrie a plutôt confirmé sa progression. Parti 3ème en Sprint, il se fait rapidement passer par Bortoleto, mais ne perdra deux places supplémentaires qu’après la relance du safety-car. Le lendemain, il reste longtemps aux alentours de la neuvième place avant de louper une entrée dans les points dans les derniers tours. Si son 23eme temps à Spa l’empêche de briller en course sprint, son choix de partir en pneus pluies le lendemain, l’amène à la quatrième place à la fin du premier tour, puis deuxième après l’écroulement de Boya et l’arrêt de Aron. Il va alors harceler pendant plusieurs tours le leader mais finira par lâcher prise pour assurer le podium.
Christian Mansell
4 étoiles
Caio Collet
Dès qu’il pleut, le pilote brésilien est tout simplement le meilleur. Après le week-end médiocre de la Hongrie où les voitures de VAR ne furent pas compétitives, l’air des montagnes ardennaises a tout changé. Son neuvième temps aux essais le positionnant quatrième sur la grille de la course sprint, il fait un super départ pour émerger en tête à la fin du premier tour. Malgré les trois safety-car, il conserve cette position pour gagner sa première course de l’année. Le lendemain, il part en « slick » et perd seulement quatre places dans ces conditions très mouillées. Il remonte ensuite progressivement pour arracher la sixième place à Sophia Floersch dans le dernier tour. Il est le premier classé des pilotes qui se sont trompés de stratégie.
Que dire sur le pilote britannique. A chaque fois qu’on le croit mort, il ressuscite puis retombe dans l’anonymat. On l’attendait à Silverstone, mais c’est en Hongrie qu’il est réapparu. Meilleurs temps des essais, il domine la course principale de bout en bout. Mais la veille alors qu’il est neuvième, son approche trop agressive le fait s’accrocher avec Tsolov. Cinquième temps à Spa, il fait une excellente course sprint où il profite des faits de course pour passer Beganovic, Barter et Edgar et finir quatrième. Cependant, il écopera d’une pénalité et sortira des points. Le lendemain, dans la mauvaise stratégie, il se retrouve quinzième au premier tour et remonte péniblement pour finir douzième hors des points. Sa belle victoire de Budapest montre qu’il est capable de réaliser ce qu’on attend de lui cette saison et celle-ci doit absolument être renouvelée pour lui permettre d’arracher la deuxième place du championnat.
Zak O’Sullivan
3 étoiles
Pepe Marti
Treizième seulement aux essais en Hongrie, il pense arriver 9eme en course sprint lorsqu’il part en tête-à-queue. En course principale, il réalise une belle remontée : dans les points au septième tour, il passe Mansell, puis Edgar coup sur coup. Il revient ensuite sur son adversaire au championnat Bortoleto et le passe facilement. Après ces trois dépassements par l’intérieur du premier virage, il en réussit un dernier sur Fornaroli par l’intérieur du deuxième virage. Ce gain de 7 places sur un circuit réputé pour ne pas permettre beaucoup de dépassements montre les progrès du pilote Espagnol. En Belgique, il sort de nulle part et arrache les pole dans les derniers instants de la séance. Hélas en course sprint, il est accroché par Mini et part en tête-à-queue. Reprenant la piste avec accords des commissaires, il se fait percuter par Cohen. L’accident aurait pu être très grave, mais Marti ne sera pas pénalisé. Dimanche, son équipe opte pour le faire partir en slick, et il perdra tout avantage de sa pole. Tombé en 13ème position, il remonte jusqu’à la 9ème place. Troisième du championnat à 1 point du deuxième, la saison de Marti est déjà une réussite. Une place de vice-champion lui irait si bien.
Oliver a subi un week-end noir en Belgique. Alors qu’il est provisoirement huitième en qualification, un problème moteur l’empêche de participer aux dernières minutes de la séance. Résultat : il se retrouve 27eme sur la grille. Il remontera jusqu’à la 17ème place en course sprint avant d’être percuté par Gray et de devoir abandonner. Le lendemain, partant de la même place, il sort de la piste en haut du raidillon. Heureusement que quelques points ont été gagnés le week-end précédent. Cinquième aux essais, il double immédiatement Tsolov en course sprint puis profite en fin de course du dépassement d’Aron sur Mansell pour passer aussi l’Anglais et finir 5ème. Le lendemain, l’écroulement de Fornaroli lui permet de terminer 4ème. Pour Oliver dont on attendait beaucoup en début de saison, le championnat se résume à une lutte pour la huitième place du championnat… Décevant.
Oliver Goethe
Mais aussi…
On peut signaler la sérieuse baisse de régime de Dino Beganovic, qui prend cependant la deuxième place de la course principale en Hongrie, mais qui fut inexistant à Spa, et celle de Leonardo Fornaroli qui malgré son deuxième temps aux essais en Belgique gâché par la mauvaise stratégie n’a jamais émergé sur les autres courses où il fallait gérer ses pneus. Gabriel Mini qui alterne toujours entre le chaud et le froid et aurait besoin de plus de maturité dans son pilotage. A noter les premiers points de Sophia Floersch qu’une bonne stratégie en course principale à Spa a permis de faire briller. Quant à Gregoire Saucy et Luc Browning, ils ont disparu des radars…
1 commentaire
-
Ping : Preview F2: Quel champion pour 2024 ? - F1FormuleFrance