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Oscar Piastri, la force tranquille

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Oscar Piastri, la force tranquille
Nicolas Aupee

Signant le premier podium de sa jeune carrière en Formule 1 à Suzuka, piste pourtant difficile à maîtriser, Oscar Piastri confirme les espoirs placés en lui. Retour sur la carrière de l’anti-star australienne amené à faire de grandes choses…

Enfance et début en monoplace

Né le 6 Avril 2001 à Melbourne, Oscar Piastri tombe dans le sport automobile grâce à son père. Fondateur de HP Tuners, un logiciel de diagnostic automobile (qui sera son sponsor en F2 et F3), Chris Piastri s’occupera de la mécanique du karting de son fils durant ses jeunes années. Commençant par des courses de voitures télécommandées (comme Hamilton et Ocon), Oscar débute en karting à 10 ans, ce qui est « tard » par rapport aux standards des pilotes actuels. Après avoir écumé le championnat australien, il s’envole en 2014 en Europe pour participer à diverses courses européennes. Il s’installera par la suite en Angleterre définitivement deux ans plus tard à 15 ans.

En 2017, le jeune australien fait le grand saut vers la monoplace. Pas étincelant en karting, il participe en hiver à 3 week-ends de F4 UAE afin de préparer au mieux sa saison en F4 Britannique. Toujours en milieu du peloton rien ne présage qu’il deviendra un bon pilote et pourtant, sa saison de F4 Britannique va être son premier fait d’armes. Vice-champion derrière le redoublant Jamie Caroline, Piastri monte à 15 reprises sur le podium et gagne 6 courses sur 29. 3ème derrière lui, on retrouve un autre rookie qui le suivra tout au long de sa carrière : Logan Sargeant.

Premier titre

En 2018, Piastri continue sa progression avec Arden, et participe à l’Eurocup de Formule Renault 2.0. Dans un championnat dominé par l’équipe vendéenne R-ace GP (4 pilotes dans le top 7 du championnat), l’Australien réalise une bonne première saison compte tenu de niveau de sa monoplace et termine 8ème. Inscrivant 110 des 122 points de son écurie, Piastri comprend qu’il doit partir pour viser le titre.

Redoublant en Formule Renault, il rejoint R-ace GP, équipe championne en titre. Luttant pour le titre jusqu’à la fin de la saison face à Victor Martins, Piastri décroche le Graal lors de la dernière course de la saison. Avec 7.5 points d’avance sur le français, son triomphe a été bâti sur ses week-ends parfaits à Silverstone et à Hockenheim (4 poles, 2 meilleurs tours, 4 victoires).  Ce titre lui permet de signer au sein de l’Alpine académie pourtant pleine à craquer avec Lundgaard, Zhou et Collet. 

Pourtant Australien, le « God Save the Queen » est joué à chacune de ses victoires à cause de sa licence britannique. Cela changera l’année suivante.

Sur le fil en F3…

En 2020, Piastri signe en Formule 3 avec Préma: la meilleure équipe du plateau. Aux côtés de deux autres rookies (Vesti et Sargeant), l’australien se doit d’être le meilleur de l’équipe. Dès la manche d’ouverture en Autriche, il gagne la course principale. 2020 étant la fameuse année perturbée par le Covid, le cirque du monde du sport automobile reste à Spielberg pour la deuxième manche de la saison. Plus en retrait sous la pluie, le Melbournien termine 4ème et 5ème des deux courses. Sur les deux week-ends suivant, il finit à 3 reprises la 2ème place et reprend la tête du championnat. Ainsi, Piastri montre quelle est sa réelle force : son intelligence de course. Lucide dans la voiture, il préfère cumuler les points plutôt que de risquer tout pour une victoire.


La saison de F3 se termine cette année-là au Mugello. 4 pilotes sont mathématiquement prétendant au titre : Piastri avec 160 points, Sargeant avec 152 points, Pourchaire avec 136 points et Vesti avec 117.5 points. Malheureusement, le week-end commence mal pour l’Australien puisqu’il ne se qualifie que 16ème. Remontant seulement jusqu’à la 11ème place en course, il termine hors des points alors que Vesti gagne, Pourchaire est 3ème et Sargeant 6ème. Piastri et Sargeant sont maintenant à égalité de points, tandis que Pourchaire est 9 points derrière. Le titre se jouera sur la dernière course sprint de la saison entre ses trois pilotes.

11ème sur la grille alors que Sargeant est 5ème, l’Américain se fait accrocher au départ par Zendelli, et abandonne. Chanceux, Piastri n’a pas le titre gagné puisque Pourchaire est provisoirement 3ème. Difficilement mais sereinement, le pilote Préma remonte le peloton et parvient à franchir la ligne 7ème, synonyme de titre. Interviewé en fin de course, le nouveau champion de F3 s’excuse presque d’avoir gagné, estimant que Logan Sargeant méritait le titre. La grande classe.

Domination en F2

Devenant le premier pilote à remporter la F3, une année après le Formule Renault, l’Australien veut continuer sa bonne série en Formule 2. Restant chez Préma, qui sort d’un titre avec Schumacher, Piastri fait équipe avec Robert Shwartzman, grand favori de la saison.
Avec un format de week-end totalement différent des autres années (deux courses sprint et une course principale par week-end), la constance sera un élément clé de la saison. Vainqueur de la deuxième course sprint de Bahreïn après une belle bataille avec les pilotes de l’académie Alpine, l’australien abandonne en course principale après un accrochage avec Ticktum. Ce sera sa seule erreur de la saison.

Arrivant en permanence sur le podium des 3 courses principales suivantes (2ème à Monaco et à Baku, 3ème à Silverstone), le rookie gagne sa première victoire en course principale à Monza après avoir signé la pole. Il ne lâchera plus jamais cette place en course principale jusqu’à la fin de la saison et gagnera à Sotchi, Djeddah et Yas Marina. Pilote le plus rapide en qualification de la saison (5 poles sur 8 séances), jamais Shwartzman n’arrivera à rivaliser à cause de performances médiocres dans ce domaine. Piastri devient champion de Formule 2 2021 avec 60 points d’avance sur son coéquipier, deuxième du championnat. Prétendant manifeste à la F1, il enterre les espoirs de son coéquipier russe d’y accéder par la même occasion.

L’imbroglio Alpine et les débuts en F1

Seul pilote de l’histoire à avoir triomphé en Formule Renault, F3 et F2 en l’espace de 3 ans, les portes de la F1 ne vont pourtant pas s’ouvrir. Bloqué par Alonso et Ocon, aucun baquet n’est disponible chez Alpine. L’Australien accepte son sort et s’acquitte du travail pénible en simulateur à Enstone. L’année passe, mais Alpine ne propose rien de concret. Des rumeurs évoquent une place chez Williams, mais Piastri ne reçoit aucun contrat. Ne voulant pas laissé passer sa chance, l’australien demande à son agent de lui trouver une place en F1 en sortant du giron d’Alpine. Webber rentre en contact avec Mclaren où un autre Australien, Ricciardo, est en difficulté. Mclaren est intéressé et un deal est signé en Juin 2022 sans qu’Alpine ne soit au courant.

S’en suit l’un des imbroglios les plus ahurissants de ces dernières années. Le 4 Août, Alonso annonce son départ surprise d’Alpine pour rejoindre Aston Martin. Alpine ne voulant pas perdre la face médiatiquement annonce Piastri en tant que pilote pour 2023, sauf que Piastri a déjà un contrat, mais avec Mclaren… Piastri réagit sur les réseaux sociaux avec ce tweet devenu légendaire.

A la suite de cette affaire, Alpine poursuivra en justice Piastri et son manager qui n’ont pas respecté leur contrat avec la marque française. Quelques mois plus tard, Alpine perd son procès, le contrat n’étant pas viable légalement. 

Cette pression médiatique terminée, Piastri fait (enfin) ses débuts en F1 avec Mclaren le 5 Mars 2023.

Pour le moment dépassé en termes de performance par son coéquipier, l’Australien progresse à son rythme et devrait terminer dans le top 8 du championnat suite au regain de forme de son équipe. Ayant prolongé jusqu’en 2026, espérons que Mclaren puisse proposer une voiture pour jouer la victoire à ce jeune homme pétri de talent. 

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