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Portraits des Légendes de la F1 : Focus sur Alberto Ascari

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Portraits des Légendes de la F1 : Focus sur Alberto Ascari
Fred Jaillet

Alberto Ascari, né le 13 juillet 1918 à Milan, en Italie, est l’une des figures les plus fascinantes de la Formule 1. Pilote passionné et surdoué, il est le premier Italien à remporter le titre de champion du monde de F1. Fils du célèbre pilote Antonio Ascari, décédé en 1925 lors d’une course, Alberto se retrouve plongé dès son plus jeune âge dans le monde de la compétition automobile. Il marquera l’histoire par un talent sans faille, une régularité exceptionnelle et une série de victoires sans précédent.

Une destinée marquée par la tragédie

La carrière d’Alberto Ascari, bien que brève, est marquée par des hauts et des bas, et par une ombre qui plane depuis la disparition de son père. Antonio Ascari était l’un des grands pilotes de l’entre-deux-guerres, notamment pour Alfa Romeo. Cependant, lors d’une course au circuit de Montlhéry, il perd la vie alors qu’il menait la course. Alberto n’a que sept ans, mais cette tragédie influencera toute sa vie et son parcours.

La voie qu’il choisit n’est pourtant pas immédiate. D’abord attiré par les courses de motos, il commence en compétition en 1937 avant de faire la transition vers les voitures en 1940 lors des Mille Miglia. La légende veut qu’Enzo Ferrari, ami et ancien coéquipier de son père, ait joué un rôle clé en invitant Alberto à piloter l’une des premières voitures de sa propre marque, Auto Avio Construzioni.

Les débuts en Formule 1 et l’ascension avec Ferrari

Alberto Ascari fait ses débuts en Grand Prix en 1947 au volant d’une Maserati et remporte rapidement sa première victoire au Grand Prix de Modène. En 1950, la première saison officielle de la F1, Ascari fait ses débuts avec Ferrari lors du Grand Prix de Monaco, où il parvient à éviter un spectaculaire carambolage pour terminer en deuxième position. Il conclut la saison à la cinquième place du classement général, démontrant déjà son potentiel.

La saison 1951 marque un tournant dans sa carrière : les Ferrari commencent à surpasser les Alfa Romeo. Ascari remporte son premier Grand Prix au Nürburgring et une autre victoire à Monza. Il termine l’année en tant que vice-champion du monde derrière l’Argentin Juan Manuel Fangio. En seulement deux ans, Ascari devient l’un des prétendants les plus redoutables de la Formule 1.

1952 et 1953 : Une domination absolue

Avec un Juan Manuel Fangio hors course après un accident, et une Ferrari au sommet de sa forme, Ascari connaît deux saisons exceptionnelles en 1952 et 1953. En 1952, il manque la première course en Suisse pour tenter sa chance aux 500 Miles d’Indianapolis, mais cette épreuve se solde par un échec. De retour en Europe, il entame une série de six victoires consécutives, remportant toutes les épreuves restantes du championnat et établissant un record qui tiendra des décennies.

Ascari termine cette saison avec un score parfait de 36 points retenus sur 36 possibles (pour un total de 53.5 points). La saison suivante, il poursuit sur sa lancée et remporte trois autres Grands Prix consécutifs. Avec un total de 34.5 points retenus, Ascari est couronné champion pour la deuxième fois. Son règne sur la F1 est désormais incontestable. Il est non seulement un champion, mais aussi un modèle de constance et de maîtrise, avec un impressionnant taux de victoire de 40.63 % (13 victoires en 32 Grands Prix) et une domination dans les qualifications avec 14 pôles.

Un talent précoce et une maîtrise incomparable

Ascari est un pilote unique, reconnu pour son calme, sa précision et sa concentration sur les circuits. Parmi ses 32 Grands Prix disputés, il parvient à rester en tête durant 929 tours, témoignant de sa maîtrise de la compétition. Avec un total de 17 podiums, il s’impose comme un pilote régulier et inébranlable. Son sens de la compétition et sa capacité à dominer les autres pilotes sont également illustrés par 7 hat tricks et cinq grands chelems.

Une saison difficile chez Lancia

En 1954, Ascari rejoint l’écurie Lancia, où il connaît une période plus difficile en raison des retards dans la production de la voiture. Obligé de piloter temporairement pour Maserati et Ferrari, il ne participe qu’à quatre courses et marque seulement 1.14 point. Il remporte néanmoins les Mille Miglia en mai 1954, ce qui restera sa dernière victoire majeure.

En 1955, les voitures Lancia D50 sont enfin prêtes, et Ascari reprend sa place de leader. Lors de la première course de la saison, il mène 12 tours en tête, montrant le potentiel de cette nouvelle voiture. Mais à Monaco, un incident spectaculaire marque les esprits : lors du 81ᵉ tour, sa voiture perd le contrôle et plonge dans la mer Méditerranée. Ascari sort de l’accident avec quelques blessures légères, mais cet événement reste gravé dans l’histoire de la F1.

La fin tragique d’un champion

Quelques jours après cet accident, Alberto Ascari est de retour sur le circuit de Monza pour des essais privés avec Ferrari. Alors qu’il conduit une Ferrari 750 de sport, il est victime d’un accident fatal. Ce drame survient le 26 mai 1955, à l’âge de 36 ans, coïncidant avec l’âge et la date de décès de son père, renforçant ainsi l’aura de superstition autour de cette famille.

Alberto Ascari laisse derrière lui un palmarès impressionnant pour un pilote dont la carrière fut si courte. Ses statistiques en F1 restent marquantes : 32 Grands Prix, 13 victoires, 14 pôles, 12 meilleurs tours, et un total de 140.14 points marqués. Son décès précoce, comme celui de son père, ébranle le monde de la F1, qui perd un champion et un modèle de persévérance.

Anecdotes et héritage

Plusieurs anecdotes soulignent l’impact d’Ascari sur la F1 et son statut de légende :

Après sa mort, Ascari reste dans les mémoires comme un pilote de talent brut, animé par la passion et l’héritage familial. Il est honoré en Italie comme une icône nationale, et son nom est indissociable de la Scuderia Ferrari, qui continue de célébrer son héritage.

Aujourd’hui, Ascari incarne à la fois le génie et la précarité de la F1 des années 1950, où les pilotes prenaient des risques quotidiens pour accomplir leurs rêves. Sa carrière est une leçon d’audace et de persévérance, marquant à jamais l’histoire de la Formule 1.

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