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Pourquoi les promotions d’Antonelli et Bearman sont mauvaises pour la F1 ?

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Pourquoi les promotions d’Antonelli et Bearman sont mauvaises pour la F1 ?
Nicolas Aupee

C’est un secret pour personne : Antonelli sera officialisé pilote Mercedes pour 2025 à l’issue du Grand Prix d’Italie. Ajouté à cela la promotion de Bearman chez Haas, et vous avez deux nouveaux pilotes venant de la Formule 2 au pinacle du sport automobile l’an prochain. Alors que nous devrions nous réjouir de cette situation, ces promotions mettent en danger la méritocratie d’accession à la F1. Explication :

Palmarès intéressant, mais pas suffisant…

Les deux hommes ont un point en commun : ils ont été très performants en Formule 4. Bearman, champion après une saison de formation en F4 Italienne et Allemande, Antonelli a suivi le même chemin un an plus tard en remportant les mêmes championnats.

Par la suite, Bearman est promu en Formule 3 où, jouant le titre jusqu’à la dernière course, il termine troisième derrière Maloney et Martins. Malgré le fait qu’une troisième place au championnat semble un résultat intéressant pour un rookie, la saison 2022 reste la moins bonne performance de Préma, qui restait sur trois titres pilotes consécutifs. Car oui, les formules de promotions ont beau être une catégorie monotype, certaines équipes restent les plus performantes. Préma en fait partie, et Antonelli et Bearman ont toujours roulé au sein de cette équipe, vouée à dominer les catégories d’accession à la F1.

Progressant en Formule 2, Bearman est l’auteur d’une bonne première saison. Alternant les erreurs grossières avec les performances de haut standing, le protégé de Ferrari termine sixième du classement général, deuxième meilleur rookie derrière… Martins. Pendant ce temps, Antonelli fait une saison canon. Champion des séries de Formules Régionale Européenne et Moyen-Orient, il impressionne. Mercedes décide de le promouvoir directement en Formule 2 où il retrouve Bearman chez Préma.  

Mais, alors qu’on s’attend à les voir lutter pour le titre, Préma se loupe sur les réglages de la nouvelle monoplace. A mi-saison, Antonelli est 7ème du classement général tandis que Bearman coule à la 15ème position. Mais alors, pourquoi Haas et Mercedes ont décidé de promouvoir les deux hommes ?

Ollie BearmanKimi Antonelli
20207ème F4 Allemande/
2021Champion F4 Italienne et Allemande10ème F4 Italienne (demi-saison)
20223ème F3Champion F4 Italienne et Allemande
20236ème F2Champion FRECA et FRMEC
202415ème F2*7ème F2 *
*saison en cours

La jeunesse au pouvoir

Pour Bearman, les étoiles se sont alignées. Sur une piste où il avait déjà été performant en F2, le britannique profite de la crise d’appendicite de Sainz pour prendre le volant de la Ferrari. Onzième en qualification, il termine à une brillante septième place et conquiert le cœur des tifosis. Les conditions sont alors claires, si Bearman joue le titre en F2, il aura sa place chez Haas qui joue le rôle d’équipe junior pour les espoirs Ferrari. Mais malgré des résultats plus que décevant ne validant pas les conditions d’accession fixées par Ferrari, Bearman est catapulté chez Haas.

Chez Mercedes, la situation est différente. Piégée par le départ inattendu d’Hamilton, l’équipe allemande se met à la recherche d’un remplaçant. Pistant un temps Sainz, Toto Wolf a une idée en tête : reproduire l’effet Verstappen. Arrivant en F1 après seulement une saison de F3 Euro, la promotion du néerlandais avait été vivement critiqué à l’époque. Antonelli est le client parfait pour reproduire cet événement, et après avoir longuement testé l’italien en essais privés, Antonelli est jugé prêt pour ce challenge.  

La fin de la méritocratie en F1 ?

Dans une situation où les deux derniers champions de Formule 2 n’ont pas eu leur chance en F1, voir le 7ème et le 15ème de Formule 2 être promu pose question. C’est finalement un autre facteur qui prend le pas sur les résultats d’un championnat : les académies. Bearman et Antonelli en sont l’exemple concret, les équipes de F1 ne veulent recruter que dans leur académie de jeunes pilotes. Ainsi, un pilote performant mais se débrouillant seul pour financer une saison en F2, donc qui n’a aucune chance de piloter pour les tops teams, n’a aucune chance d’atteindre son rêve de F1. On pense à Aron, ex-pilote de la filière Mercedes, débarqué sans motif, qui joue le titre cette année, mais pour qui ces performances ont l’air de passer totalement inaperçu dans le microcosme de la F1.

Il semblerait donc que le choix d’une académie soit plus important que les performances réelles en championnat. Si on simplifie, l’argent et le business prennent le dessus sur le sportif et les performances. Car oui, pour rentrer dans une académie, en plus d’être performant, il faut connaitre les responsables de ces formations. Ainsi, on ouvre la porte à des situations de pistonnage. Il a même été reporté que certains pilotes n’hésitent pas à payer pour appartenir à une filière.

La saison 2022 de Formule 2 est l’exemple le plus criant de cette situation. Dominant la saison, Drugovich n’a jamais eu sa chance en F1 tout comme Pourchaire second. En revanche, Lawson, Sargeant, et Doohan, en retrait au classement général, pilotent ou vont piloter en F1 grâce à leur académie.

Alors qu’on a failli passer à côté du talent Piastri, champion de FRECA, F3 et F2 en trois ans, mais dans une académie sans baquet disponible, on peut aisément voir cette situation se répéter dans les prochaines années.

Bortoleto a le profil parfait. Champion de F3 en titre et actuel deuxième en F2, le brésilien est barré par Norris et Piastri pour un certain temps dans son académie.

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