Formule 1Historique

Top 10 : Les champions sans couronne – Collins et Amon [Partie 1/5]

De nombreux pilotes, malgré des performances exceptionnelles, n’ont jamais réussi à décrocher un titre en championnat du monde de Formule 1. Accident, manque de chance ou mauvais choix de carrière, nous avons construit un Top 10 des pilotes sans couronne et voici la première partie.

9 : Peter Collins 

Brillant en formule de promotion, Peter Collins fait partie, avec Stirling Moss et Mike Hawthorn, de la talentueuse nouvelle génération de pilotes anglais des années 50.  

Après 4 saisons où il ne dispute pas l’entièreté du championnat, chose courante à l’époque, il est embauché par Ferrari en 1956 aux côtés des meilleurs pilotes du moment : Musso, Castellotti et le grand Juan-Manuel Fangio. 

Dès sa première saison complète, il gagne deux fois (Reims et Spa), et n’a que 8 points de retard sur Fangio avant la dernière course de la saison à Monza.  

Fangio signe la pole position le samedi et se dirige droit vers un nouveau titre, mais alors à la deuxième place, il casse une biellette de frein. Ferrari demande alors en urgence à Musso de laisser sa voiture à l’Argentin pour le reste de la course.  

Cette stratégie, autorisée à l’époque, permettait à un pilote ayant abandonné d’inscrire des points en cas de panne mécanique en pilotant la voiture de son coéquipier pendant la course. Le total de points inscrit était alors divisé par deux. 

Musso rentre aux stands, rempli son réservoir et refuse devant son public de laisser sa place à Fangio et repart. Alors en troisième position, Collins s’arrête à son tour et sort spontanément de la voiture pour la laisser à l’argentin. Par ce geste, il sacrifie toutes ses chances de devenir champion du monde. 

Interrogé sur son geste à la fin de la course, Peter explique : « Je n’aurais pas été fier de l’avoir battu à cause de la malchance. Je n’ai que 25 ans et j’ai encore du temps devant moi pour devenir champion du monde ». 

Après une saison 1957 difficile, Collins retrouvera les joies de la victoire l’année suivante devant les siens à Silverstone avant de se tuer quelques mois plus tard lors du Grand prix d’Allemagne. 

Sa mort sera la goutte d’eau qui incitera Mike Hawthorn, champion du monde 1958, à stopper sa carrière. Mais l’anglais trouvera aussi la mort la même année sur une route de campagne en Angleterre. 

10: Chris Amon 

Il est étonnant de mettre dans cette liste un pilote qui n’a jamais gagné la moindre victoire. C’est malheureusement le cas de Chris Amon qui à la fin des années 60 était considéré comme l’un des trois meilleurs pilotes du monde avec Jochen Rindt et Jackie Stewart. 

Le problème n’est donc pas le pilote, mais son écurie, Ferrari, qui traverse une passe difficile. En 1968, le néo-zélandais est le pilote le plus rapide en qualification avec 3 poles, mais finit seulement à la 10^ème place de championnat une malchance incroyable : 

• Largement en tête en Espagne, il abandonne à trois tours de la fin sur une panne moteur. 

• A Monaco, Ferrari ne participe pas à la course après une discorde entre les organisateurs de la course et « Il commandatore » Enzo Ferrari. 
• En Belgique, alors deuxième de la course, il abandonne à cause d’un radiateur percé, même chose au Nurburgring, où il occupe la troisième place avant d’abandonner. 
• Il abandonnera aussi en Italie et au Canada alors qu’il menait les deux courses. 

Dans un monde sans panne mécanique, Chris Amon aurait remporté le championnat haut la main cette année-là. Ce sera finalement une victoire de Graham Hill. 

En 1969, Ferrari décide de résoudre les problèmes de fiabilité en se concentrant seulement sur le développement de la voiture de Chris Amon. Malgré cela, les 5 premiers Grand prix sont une catastrophe et Amon quitte l’écurie italienne en cours de saison. 

Cela se révèlera comme un mauvais choix de carrière puisque Ferrari deviendra la meilleure monoplace du plateau la saison suivante. 

La réputation de pilote malchanceux de Chris Amon le suivra tout au long de sa carrière notamment chez Matra, ou alors en tête à Monza en 1971, sa visière se décrochera le forçant à rentrer aux stands pour changer de casque. Il finira sa carrière en 1976 sans aucun succès. 

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