TOP 10 : Les pilotes qui auraient dû avoir une chance en F1 – Shwartzamn et Frijns [Partie 5/5]
La Formule 1 est certainement le sport le plus sélectif au monde. Sans un brin de réussite, la performance et les finances ne permettent pas d’arriver au sommet de la pyramide du sport auto. Dans cette série de cinq articles, nous reviendrons sur 10 pilotes qui auraient mérité une chance en F1 au cours des 20 dernières années.
n°2: Robert Shwartzman – Russe / Israelien – Vice champion de F2 2021
Né à Tel-Aviv et élevé à Saint-Petersbourg, Robert Shwartzman a toujours été porté par la passion de son père pour devenir pilote. Commençant le karting à 5 ans, il concentre sa carrière en Italie où il gagne plusieurs titres européens.
En 2014, Shwartzman est promu en monoplace et participe aux 6 dernières courses de la saison de F4 Italienne. Terminant à 4 reprises dans les points, il s’engage la saison suivante chez Mucke Motorsport avec l’aide du fond d‘investissement russe SMP.
Plus jeune pilote à 15 ans, il termine 3ème du championnat derrière les imbattables Préma d’Aron et de Zhou. En parallèle, il participe au championnat de F4 Allemande ou il termine 4ème et meilleur rookie.
Sans titre lors de cette saison 2015, le Saint-Petersbourgeois monte dans la catégorie supérieure en Formule Renault 2.0. Passage obligé pour chaque pilote, et véritable révélateur de talent, les rookies parviennent rarement à s’imposer dans cette compétition. Cependant, la donne change cette année là avec un certain Lando Norris qui gagne dès sa première tentative. Cette performance historique, masque la belle saison de tous les autres rookies, et la 8ème place au championnat de Shwartzman paraît même décevante.
En 2017 le russe redouble, mais change d’écurie en intégrant la structure française R-ace GP. Une belle lutte à 4 se déroule au cours de la saison entre Fenestraz, Defourny, Palmer et Shwartzman. Sur le podium chaque week-end, sauf au Red Bull Ring, le basculement au championnat se fera au Castellet. Deuxième en course 1, il tente un dépassement en fin de course en envoi en tonneau Fenestraz. La course est terminée pour le franco-argentin tandis que Shwartzman gagne. Cependant, la direction le juge responsable de le sanctionne d’une lourde pénalité de 25 secondes. Il termine hors des points. Le lendemain, le russe tient sa revanche en gagnant la course après avoir mené de bout en bout. Malheureusement, il est disqualifié après le contrôle technique suite à une non-conformité d’une pièce sur la bâche à huile. Ces cinquante points, finalement transformés en zéro ne lui permettrons pas de rester à la lutte contre Fenestraz, et il terminera 3ème du championnat. Malgré tout, sa vitesse de pointe et sa grinta font de lui la révélation de l’année. Ferrari commence à s’intéresser à lui, et se laisse convaincre en apprenant que le russe parle déjà parfaitement italien. Shwartzman devient alors membre de la Ferrari Driver Academy.
La progression au sein de la pyramide des formules de promotion se poursuit l’année suivante, et Shwartzman, signe avec Préma qui regroupe tous les pilotes Ferrari en F3 Euroseries. Avec Schumacher, Aron, Zhou et Armstrong, le russe cumule les points en début de championnat. Doucement mais sûrement, il devient le deuxième meilleur pilote de l’écurie et termine 3ème du championnat avec deux victoires. Schumacher titré cette année-là monte directement en F2 tandis que le russe décide de gravir les échelons plus calmement en participant au nouveau championnat de Formule 3.
Continuant l’aventure avec Préma, le russe fait équipe avec Daruvala et Armstrong. Lors du premier week-end à Barcelone, Shwartzman fait la pole et gagne la course principale. Le rythme est donné, et le russe devient l’homme à battre. Un temps sous la pression de l’indien, Shwartzman, plus constant, reste indéboulonnable de la première place et gagne son premier titre majeur avec 3 victoires et 10 podiums en 16 courses.
Fort de ce titre, le jeune pilote prend du galon et retrouve Schumacher en F2, qui reste sur une saison catastrophique l’année précédente (ndlr : 12ème du championnat). La saison qui devait commencer en Mars est reportée suite à l’épidémie du Covid. Le 18 Avril, le père et mentor de Shwartzman décède après avoir attrapé le virus. Abattu par cette disparition, Shwartzman se mure dans le silence et la reprise du championnat à Spielberg le 4 Juillet sonne comme le meilleur remède pour le jeune russe.
Profitant du premier double week-end en Autriche, Robert donne une leçon de pilotage à son coéquipier, et gagne la course principale Styrienne. Il remet cela la semaine suivante en gagnant à nouveau la course principale en Hongrie. La donne est claire pour tous les pilotes de la FDA : des places vont se libérer en F1 chez Haas et Alfa Roméo et le meilleur pilote de l’académie sera l’héritier logique à un baquet. En concurrence directe avec Ilott et Schumacher, Robert est en tête du championnat après 3 week-end. Malheureusement, le double week-end à Silverstone se déroule mal, et le russe rate à deux reprises ses qualifications ce qui ne lui permet pas d’inscrire de gros points. Pire, lors de la course sprint du Grand Prix du 70ème anniversaire, Shwartzman, en tête, est poursuivi par Schumacher qui remonte sur lui. A deux tours de la fin, l’allemand tente une attaque, dépasse son coéquipier, mais se rabat trop rapidement sur lui. C’est l’accrochage entre les deux pilotes, et Shwartzman terminera hors des points.
Après une seconde place à Barcelone, Shwartzamn peine toujours à bien se qualifier et il ne peut jouer la gagne en partant du milieu de peloton. Cette faiblesse sur un tour, l’empêche de jouer le titre, et il terminera seulement 4ème du championnat alors qu’il est le pilote avec le plus de victoire dans la saison.
Toujours considéré comme l’un des jeunes pilotes les plus talentueux, il redouble avec pour objectif de devenir champion. Malheureusement, il est associé chez Préma à un ovni qui va décrédibiliser ses prestations : Oscar Piastri.
En pole à 5 reprises lors de la saison alors que Shwartzman est toujours à la peine en qualification, il ne peut rien contre l’australien qui domine la saison. Gagnant seulement deux courses sprint, Shwartzman parvient à terminer deuxième du championnat à plus de 50 points de son coéquipier.
Comme si ça n’était pas suffisant, la guerre en Ukraine éjecte le jeune pilote de la scène sportive et il doit changer de nationalité pour continuer son association avec l’académie Ferrari. Pilote de simulateur, Shwartzman garde une très bonne cote auprès de Binotto qui aimerait le placer en F1. Cependant, plus les années passent, plus ses chances s’amenuisent, et un futur en endurance semble plus probable pour lui.
n°1: Robin Frijns -Neerlandais – Champion de Formule Renault 3.5 en 2012
Premier de notre classement, la place de Robin Frijns aurait dû être occupé par son compatriote Nick de Vries à l’origine. C’est finalement avec joie que nous avons appris la titularisation de l’ex-champion de F2 chez Alpha-Tauri la saison prochaine, et que nous avons mis à jour notre classement.
Le nom de Frijns ne vous dit certainement pas grand-chose si vous ne suivez pas l’endurance ou la Formule Electrique, et pourtant le neerlandais a laissé sa trace dans toutes les disciplines où il est passé. Malheureusement, le problème du natif de Maastricht a toujours eu le même problème : l’argent.
Commençant à 18 ans en Formule BMW, ce qui est vieux pour l’époque, Frijns termine meilleur rookie à la 3ème place du championnat. Il redouble l’année suivante et gagne le championnat. En fin de saison, il participe au week-end Spadois en Formule Renault NEC. Sans expérience avec la voiture, il sort une masterclass et termine à deux reprises sur le podium en gagnant la course 3 du week-end.
L’année suivante, il participe aux deux championnats de Formule Renault NEC et d’Eurocup en parallèle. Bien que le championnat de NEC soit considéré comme moins relevé que celui l’Eurocup, Frijns choisit en milieu de saison de se concentrer exclusivement sur l’eurocup qu’il va gagner dès sa première saison. A la lutte avec le duo de pilote Red Bull Kvyat et Sainz, le neerlandais domine ses adversaires et terminera 9 fois sur le podium en se classant jamais en dessous de la 5ème place.
Cette belle performance n’attire cependant aucune équipe de F1, pourtant tant désireuse de placer des jeunes pilotes dans leur académie. En 2012, Frijns décide de continuer au sein de la filière Renault en Formule Renault 3.5. Discipline moins coûteuse que son équivalent FIA, la Formule 2, le neerlandais va accomplir l’un des plus grands exploits de l’histoire moderne des formules de promotion
Au sein de la promotion 2012 la plus relevé de l’histoire de cette discipline, Frijns va lutter contre le duo Bianchi-Bird, qui ont déjà trois années d’expérience en GP2, et le portugais Da Costa.
Dès le premier week-end à Aragon, Frijns est au niveau et termine 3ème de la première course avant de gagner la seconde. Après un abandon à Monaco, le néerlandais est moins en forme a Spa et au Nurburgring mais parvient à terminer à deux reprises sur le podium. A Moscou, Frijns gagne la course 1 après avoir fait la pole la veille. La course 2 se déroule moins bien, et après un contact au départ, il termine hors des points. A la mi-saison, Frijns est en tête du championnat avec 10 points d’avance sur Bird et 26 sur Bianchi qui est malchanceux depuis le début de l’année.
Cependant, Bianchi se réveille à Silverstone en gagnant la première course sous la pluie et en terminant 3ème de la seconde. Frijns continue dans sa constance et termine deuxième de la première course avant de scorer deux petits points lors de la course 2. Trois semaines plus tard au Hungaroring, le neerlandais s’élance de la pole lors des deux courses et gagne la première. La bataille continue ainsi jusqu’à la dernière course à Barcelone où le français n’a que 4 points de retard sur Frijns.
Lors d’une course dominée par Da Costa, Frijns et Bianchi se suivent à la 4ème et 5ème place. Après s’être arrêté aux stands en même temps, Bianchi passe Frijns au bout de la ligne droite des stands. Frijns, toujours provisoirement champion, ne se laisse pas faire un tente une attaque musclé trois virages plus tard sur son adversaire. Les deux pilotes se touchent, Bianchi termine dans le gravier et Frijns devient champion. Malgré une belle bataille toute la saison, la réputation du neerlandais va être entachée par cet incident qui lui construira une réputation de pilote rugueux. Néanmoins, Frijns réalise un exploit en gagnant en deux ans les championnats de Formule Renault 2.0 et 3.5. Aucun pilote n’a jamais réussi à l’imiter.
Grâce à ce titre, il devient pilote essayeur de Sauber et doir participer à la saison de GP2. Mais en manque de budget, il ne participe qu’à 6 manches avec la petite équipe Hilmer avec laquelle il réalisera l’exploit de gagner la course principale de Barcelone. Un temps envisagé pour piloter pour Caterham en 2014, les problèmes de budget de l’écurie le relégueront troisième pilote.
Comprenant que son rêve de F1 ne se réalisera pas, il se tourne vers le Blancpain, l’endurance et la Formula E, où il gagnera de nombreuse course et est reconnu comme l’un des pilotes les plus talentueux de sa génération.
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